Journal de Montréal

Publié le: vendredi 22 juin 2012

Auteur: Stéphan Dussault


Entrevue entre Stephan Dussault et Jocelyn Morettini, M.Ps.

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L’été a officiellement démarré sur des chapeaux de roue avec des températures au-dessus des normales au cours des derniers jours. Des températures qui n’ont rien pour inciter les amoureux au devoir conjugal.

La chaleur accablante cause souvent une diminution des relations sexuelles. Comme quoi se dévêtir ne fait pas augmenter la libido.

« Quand il fait trop chaud, on n'a pas le goût de se forcer et la relation sexuelle nécessite généralement un certain effort ! » explique le neuropsychologue montréalais Jocelyn Morettini.

Des températures élevées auraient même un effet sur la natalité.

« Les années suivant les grandes canicules de 1976, 1983 ou 2003 ont vu naître moins de bébés », assure Philippe Presles, médecin et rédacteur en chef du site E-Santé.

Corps en surchauffe

Mais, à partir de quelle température fait-il trop chaud pour se laisser aller avec l'être cher ? La question est très mal étudiée, écrit le sexologue Jacques Waynberg dans le quotidien français Libération.

« Au-delà d’une certaine température, 30 à 35° C, le corps est en surchauffe. L’homme cherche par tous les moyens à faire baisser la température. Si on ajoute à ça l’excitation érogène, il y a concurrence ! »

Ceux et celles qui tentent de s'y mettre malgré la chaleur accablante constateraient généralement une diminution de leur performance sexuelle, ajoute le sexologue.

« En fait, la stimulation demeure aussi élevée, mais quand le corps est trop amorphe, il décide de s'en tenir au plaisir des yeux », précise la sexologue montréalaise Caroline Messier-Bellemare.

Une situation qui n’est pas exclusive aux humains. Par exemple, une étude publiée dans le Journal of Dairy Science conclut que deux fois moins de taureaux montent une vache en périodes de grandes chaleurs, comparativement à ce qui se produit lors des températures plus froides.

Baisse d'intérêt sexuel, soit, mais hausse légère d'agressivité, selon le sergent Laurent Gingras du Service de police de la Ville de Montréal.

Meurtres et conflits

« L'été est toujours plus occupé pour nous, mais on intervient davantage pour des bagarres et des conflits en période de grande chaleur », dit-il.

« Aux États-Unis, des études concluent que les meurtres sont en hausse de 2,6 % l'été, mais que ça monte quand la température moyenne est plus élevée », précise Jocelyn Morettini.

Selon Laurent Gingras, cette plus grande irritabilité n'aurait toutefois pas une grande incidence sur le nombre d'accidents automobiles.

« C'est la congestion qui génère des problèmes, pas la température élevée », dit-il.

« Mais, la route menant du bureau à la maison paraît plus longue ces jours-ci, alors les gens arrivent souvent plus irrités à la maison », ajoute le psychologue Denis Houde.

S’adapter

Le truc pour bien passer au travers de ces périodes de températures élevées ?

« S'adapter à la chaleur au lieu de faire comme si elle n'existait pas », répond M. Houde.

Ça signifie souvent diminuer la cadence de travail, prendre une douche fraîche au milieu de la nuit, boire davantage d’eau, demeurer à l’ombre, faire une sieste le jour pour compenser les mauvaises nuits et ne pas exploser à la première contrariété.